Beauté

'Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.'

(Charles Baudelaire)

vendredi 31 décembre 2010

Le monde des humains est bien étrange



Illustration: Human's world is strange by Arwen Gernak




L'homme toujours stupéfait des phénomènes inexplicables se pose-t-il parfois la question que d'autres mondes peuvent exister.
Alors imaginons, un être d'une autre dimension jeter un regard sur notre société: 'Etrange animaux que ceux-là, devra-t-il murmurer ! Car comment oser le crier fort sans encourir le courroux des humains si susceptibles, donneurs de leçon. Je les vois bien nous étudier, le sourire aux lèvres le plus souvent vu l'absurde de nos actions.
Comment ne pas rire face à celui qui se damne à compter tout (calories, amis virtuels, visiteurs du blog créer avec amour, flatteries mensongères mais qu'importe, ....) et qui oublie de calculer le temps perdu à rester seul devant un écran où ne lui répondent que des pages toutes égales à la sienne. Pauvre humanité qui ignore sa chance d'être au chaud, qui va se vautrer devant un repas gargantuesque en ce soir de réveillon et qui demain se plaindra d'avoir encore une fois exagérer. Quelle étrange race celle qui laisse rentrer les chiens dans la chaleur du salon et laisse son frère dans les morsures du froid. Drôles de bonshommes que ceux-là qui tuent au nom d'un Dieu et puis s'en vont prier dans des lieux saints.




Alors je me dis que ceux qui nous regarde d'en haut doivent bien se bidonner. Comment encore s'étonner alors de ce qui nous tombe du ciel. Il pleut, il neige.....ce sont les urinoirs de l'au-delà qui débordent !


Passez de bonnes fêtes de fin d'années et rougissez un peu, ne fut-ce que cela, devant votre assiette trop garnie et les rires imbéciles que vous lancerez pendant que pas très loin on pleure et on crève de faim et de froid.


Il me faudrait être mauvaise et savoir prier pour que nous nous trouvions un peu avant minuit sans électricité, sans réseaux téléphoniques et submergés par un mètre de neige qui empêche tout secours immédiat. Allez, passez vraiment de bonnes fêtes....c'était une idée qui me traversait l'esprit. Pas d'inquiétude: tout ira bien; tout restera dans l'ordre et demain les relents de la veille seront bien là pour beaucoup d'entre vous. Je n'en ferai pas partie car j'ai cessé de rentrer dans ce jeu. Je ferai pire que vous: je me tiendrai bien au chaud avec mon clavier et mes palettes. Le souper sera maigre ( depuis quelques temps j'ai un rapport odieux avec la nourriture). La bouteille de vin rouge sauvera son bouchon. Le lave-vaisselle et la machine-à-laver ne presteront pas d'heures supplémentaires.


That's all folk !


jeudi 30 décembre 2010

Door of Hell



Illustration: Arwen Gernak


L'église parle de l'enfer comme d'un lieu brûlant, douloureux mais qu'on est amené à ne rencontrer qu'après la mort.

C'est quoi cette connerie ? L'enfer, c'est ici et  en celui qui le choisit. C'est aussi celui de Sartre, celui qu'on subit tous les jours et que par laxisme on ne tue pas. 
Et il y a l'enfer selon Moi: un endroit froid, dépeuplé, où seul le noir et le blanc se fondent en gris. Il y a des roses fanées, des ruines et surtout la mémoire qui taillade chaque instant. Le souvenir du paradis est mon enfer.

A chacun son enfer mais enfer quoi qu'il en soit.

Le combat



 
Illustration: photo d'Arwen Gernak
 
Je voudrais travailler à la pénétration de l'esprit,
Je voudrais travailler à la fortification de l'esprit.
Les racines sont faites pour pénétrer la terre,
Pour coloniser la terre nourricière.
L'esprit est fait pour pénétrer la vie, pour pénétrer le cœur.
Et pour cela j'établis son règne avec vigueur.
Et pour mettre au tapis, l'oisif instinct, perturbateur funeste
Et toute fantaisie, instigatrice de l'erreur et du reste,
Qu'il soit donc sans pitié et sans compromissions,
L'esprit, notre fidèle champion !
Qu'il se nourrisse de l'air et de l'eau claire;
Que la brise du vent, mordante et sanguinaire
Arrache à sa langueur, le rêve parasitaire.
Et qu'il revienne alors, plus sûr et vivifiant
Pour traquer nos jours, le menteur arrogant,
Pour porter devant soi, un glaive plus tranchant
Dont le fil est brillant comme un fil de rasoir.
Ta tâche est d'évoquer ce diamant de gloire
Qui ne peut s'exposer à l'impur regard
Au risque d'être traqué comme étrange pillard.
Et aujourd'hui encore, voici le fer croisé
Entre le cœur du simple et le cœur compliqué.
Entre la voix secrète et la parole ailée,
La joute récurrente est toujours avérée.

Pour donner à l'esprit la force d'exister,
La question est de croire et non de pérorer;
La question est de voir comment se dépouiller
De l'inutile bagage, du mensonge immanent...
Mais l'eau te lavera de ces 'impédiments'.


Arwen Gernak


P.S.: 'impédiments' repris à l'italien 'impedimenti' signifiant empêchements moraux principalement.

mardi 11 mai 2010

Between Madness and Goodness




Mi-avril 2010:



Un nuage gris, épais, immense flotte dans le ciel et va son petit chemin en traversant l'espace aérien de l'Europe. Les avions ne volent plus. Les touristes sont bloqués au sol. Moi, j'admire l'azur pur du ciel; un azur depuis longtemps oublié. Et je me pose des questions. Et mon cerveau se met à travailler. Et je tire des conclusions. Qui pollue le plus ? Les crachats des réacteurs des grands oiseaux d'acier ? Les surplus de milliers de hauts-fourneaux ? Les toussotements de millions de véhicules s'acheminant vers les villes ? Au blasphème! Veux-tu enlever le pain des mains des travailleurs ? Certes, que ferions - nous de tous ceux-là qui autrefois travaillaient dans de petites sociétés ? Qu'arriverait-il au portefeuille des actionnaires de multinationales ? Puis, il n'y a plus assez de champs à moissonner.
Vive les temps  modernes et leurs industrialisations passées aux mains de quelques mafieux. 
Bien sûr qu'on est coincé dans le système social payant ceux qui ne travaillent pas. Bien sûr qu'il serait grave de retirer les droits durement acquis. Bien sûr, je sais tout cela. Pourtant, déjà la Grèce entame sa marche à reculons. On ampute des salaires après de sanglants affrontements. Inévitable et inévitable resserrement des ceintures si l'on veut se donner la chance de survivre. 
Des modes de vie à revoir....Je pensais me rendre au Danemark, j'irai à Knokke-le-Zout même si mon ciel sera redevenu gris et lourd et épais. Lourd de nos fautes, gris de nos morosités, épais de nos péchés.

samedi 8 mai 2010

L'amour est aveugle


( .....et rend triste apparemment ! C'est pourtant pas si cher un sourire. A moins qu'ils n'évaluent le ridicule dont ils font preuve. Suis une vraie commère !)
L'émission à la con que beaucoup regardent malgré tout (y compris moi faute de mieux et de masochisme) me fait râler depuis hier soir. Je cherche désespérément le titre d'une chanson et son interprète. A signaler : c'est une femme, l'interprète.
Ceci étant dit et n'espérant pas de solution, ce n'est le but de ce billet. Non, en cherchant, j'ai trouvé qui était le blond statique qui présente avec un sérieux ridicule: Arnaud Lemaire. Fastoche me direz-vous; c'est écrit à gauche de l'écran quand on le voit. Pas cruche à ce point ! Non j'ai découvert d'où il sort. Ce n'est autre que le compagnon de la très jeune Claire Chazal. The 'mannequin' pour les 'Cougar'. Cougar: j'aime ce mot, j'adore sa sonorité. Un magnifique félin à qui on a associé quelques vieilles peaux friquées en mâaaaale d'amour.
Pour plus d'info et pour la véracité de mes propos: Cliquez ici


Si on a voulu le décrisper, physiquement c'est un fiasco! Tout son corps tire de partout. Si jeune et déjà lifté par le stress. Clair que quand on a une compagne de ce gabarit, on peut le comprendre.



Bon ! Résultat de cet article: j'sais toujours pas qui chantait cette foutue chanson !

vendredi 7 mai 2010

CDA

Entendu aujourd'hui sur FR2: l'artiste (moi je ne la connais pas mais si elle passe là c'est qu'elle doit avoir au moins un quelconque talent:

'Je suis nostalgique du passé', dixit Cécile Hercule.

Un court moment je me suis interrogée: parmi tous ceux que je connais, y en aurait-il un qui serait nostalgique du futur ?

Mercredi durant 'les grosses têtes', sur notre chaîne nationale RTL( on peut faire de la pub sur un blog?), les invités, un en particulier, en ont raconté quelques bonnes pêchées auprès de notre Johnny (plus tout à fait nôtre, plutôt un petit suisse):

'Le couple, c'est quand même mieux à deux.' Aurait-il inspiré le titre du film 'L'amour c'est mieux à deux' ?

'En matière de musique, j'ai des goûts très ecclésiastiques.' 


Ah les perles, c'est tellement beau.

Elle joue


Dans la cour des grands, elle joue à faire semblant;
Semblant d'être à deux, avec l'air amoureux.
Dans la cour des grands ses mots sont minuscules.
Amas de micro particules d'amour
Virevoltant dans l'espace clos de son appartement.
Y en a partout, y en a beaucoup,
Peut-être trop ou bien trop peu.
Elle marche, elle parle,
Elle écrit, elle gesticule.
A l'encre, au sang,
A la sueur de vos corps,
Elle écrit une histoire irréelle.
Il y a tes sourires, les draps froids,
Au pied du lit, tes habits soigneusement repliés,
Les siens éparpillés.
Le lit défait
Comme un miroir étale
Des instants de nuit pâle.
Dans la cour des grands, elle joue à t'aimer,
Pour la vie, jusqu'à la mort,
Pour un moment ou à en jouir,
Dans la cour des grands, vos vies s'articulent
Tels pantins de cire.
Dans la cour des grands, demain elle sera seule,
A pleurer l'illusion d'avoir vécu en toi
Le temps d'un écrit mal versé.

J'aime le samedi



J'aime pas le lundi, ni le mardi, même pas le mercredi. Je ne veux pas entendre parler du jeudi et épargnez-moi le vendredi. Ne mentionner jamais le dimanche. Moi, je n'aime que le samedi. Parce que samedi, Sam me dit: c'est mon jour, ça te dit ? Le jour que Sam dit, ça, ça me dit !
Samedi, Sam dit: tu es belle. Alors samedi je mets ma robe de fête. Sam dit: on va danser. Alors samedi, je chausse mes escarpins de verre.
Samedi, je vis avec Sam et ça me dit tous les samedis.

J'ai mal à mon peuple

Ô rois et reines
qui dans vos froids tombeaux dormez,
Je vous dirai ma peine
Que vous soyez ainsi enfermés.
Louis, saint ou soleil,
Henri à la belle Margot,
Où coule le sang vermeil
Des Huguenots ?
Présidents petits et grands,
Vous avez tout confondu.
Que sont nos enfants
Dans votre monde de vendus ?
La vie est une prison
Aux barreaux translucides;
Pourquoi des révolutions
Qui portent sur le vide ?
Anarchie dresse-toi,
Le monde a mal de trop de morts.
Peuple impose ta loi:
Envoie-les tous par dessus bords.

jeudi 6 mai 2010

Lorsque vieillesse sonnera

Lorsque vieillesse sonnera
Au clocher de nos vie,
Resterons-nous assis
Sans plus besoin de voix ?

L'âge des cheveux blancs
Nécessite-t-il de mots
Quand de dessous l'ormeau
S'étire un chat dolent ?

Lorsque vieillesse se pendra
Au cœur de nos amours
A la force de nos bras

Lorsque le temps pâlira
Le seuil de nos ultimes jours
Dis-moi ce qu'il nous restera ?


Solombre

La dureté des principes 4


La dureté des principes 4

Chapitre 4:

Xavier se retrouva seul à nouveau. Il ne lui restait que ses pensées. Il devrait attendre longtemps avant de retrouver des bruits familiers. Son esprit se mit en route.

'Voilà, à nouveau le silence et la solitude. Deux amies de longue date. A croire que je suis venu au monde pour mener un vie sans avenir. Pourtant j'en ai tombé des filles à l'académie. Elles aimaient ma discrétion, mon détachement des effets modes. Elles aimaient mes délires musicaux qui titillaient les cordes de mon violon. Toujours le même pantalon, le même pull noir et la veste de velours rappé. Elles succombaient au charme des romantiques mélancoliques. Mes histoires ont toujours été courtes. Le spleen, ça ne plaît pas longtemps; ça fait souffrir. Si la plupart aurait juré sur ma virginité, moi ça m'était égal. Pas macho, pas démonstratif. Je m'assumais. Je me suis toujours assumé. C'est la force que j'ai tiré auprès de ma famille. Mon père me répétait sans cesse: 'fils, dans la vie ne comptent que les actes. Si personne ne remarque leurs effets, toi tu peux dormir du sommeil du juste parce que tu as fait ce qui est bien.' Cette philosophie permet de passer au-dessus de toutes les futilités auxquelles on a pas accès. Les principes sont des armes fidèles. Ils sont efficaces et règlent beaucoup de problèmes comme celui présenté par la belle Élise. La demoiselle est malheureusement tout aussi fidèle aux siens.
Réveille-toi, mon vieux, pensa-t-il. Ouvre ces foutues paupières. Sors de ce coma insensé. Tu ne peux pas la laisser continuer ses divagations. Elle gagne du terrain en se complaisant dans l'idée qu'un 'vous deux' existe. Elle a crû au rendez-vous.'

Des flashs de ce matin-là lui revenaient. Sa démarche sensuelle, son caractère trempé derrière l'aspect d'une biche. Fatigué, il arrêta de s'opposer aux divagations de son esprit. Des images érotiques prirent possession des idées. Des walkyries aux cheveux longs, d'un roux profond, assaillaient son corps tendu par le désir. Des bouches avides sur ses lèvres....des croupes....des....


FIN PROVISOIRE:

Les machines hurlaient. Les infirmières couraient. Les médecins injectaient des produits...Un bruit strident mais uniforme s'imposa dans la chambre. Une longue ligne verte et droite se traçait, tenace, suivant le principe implacable de l'arrêt de toutes activités cardiaques et cérébrales.

Le médecin de garde regarda sa montre: 'le patient est décédé le 15 mai à vingt-trois heures trente'. Il invita le chef de service à avertir la famille. Deux années d'acharnement s'abstint-il de remarquer. Deux années à infliger un espoir inutile. Pourquoi personne dans ce foutu pays ne partage mes principes radicaux certes mais sensés ? Pour un miracle sur un million ? Foutaise !


mercredi 5 mai 2010

Peter Gabriel & Kate Bush -Don't Give Up



La dureté des principes 3

 Chapitre 3




Xavier s'étonna du silence. Pourquoi étaient - ils tous partis ? Deux ans ? Deux ans ! Il devait être en plein cauchemar. Nom de Dieu pourquoi avait-il tant de difficultés pour bouger ? Pourquoi, quand il essayait de pianoter quelques notes imaginaires ressentait-il une telle souffrance ? Pourquoi ses paupières n'arrivaient-elles pas à se soulever ? L'accident ! Soudain un petit bruit, celui de tous les jours, balaya l'impression de douleur. Il perçut le son métallique des  pieds d'une chaise que l'on avance avec précaution et qui pourtant ne parvient pas à se faire silencieuse. Puis, enfin, sa voix. Sa voix, moins assurée que celle du matin dans le jardin. Élise était là. Elle allait lui tenir compagnie. Lui raconter sa journée. De temps à autre, il glissait une question, mais elle les ignorait toutes. Décidément, personne ne voulait l'écouter. Xavier le lui pardonnait, pas aux autres.

- Bonjour, toi ! Comment vas-tu aujourd'hui ?

(Comme tous les autres jours, chère Élise. Sans vue, sans voix, sans corps valide pour l'instant.)

- On est à la mi-mai, tu sais. Les rosiers sont en boutons. J'ai bu un thé ce matin, avec du citron.

(Donc je n'ai pas bien compris tout à l'heure. Ce n'était pas de moi qu'on parlait. Les deux ans écoulés c'était pour un autre ? Je ne suis donc pas seul dans cette pièce. )

- Ensuite, je suis allée en cours. J'ai séché le dernier; ce n'est pas une matière importante. Je voulais passer un peu plus de temps avec toi. Si tu voyais comme tes cheveux sont beaux. Ils ont poussé. Attends, je vais les peigner. Tu sens comme on est mieux avec les cheveux soignés ? Si tu pouvais lever un peu la tête, je les attacherais. Je ne t'aurais jamais imaginé avec des cheveux longs. Toi, toujours si classique....

Son petit rire discret réchauffa Xavier. Il lui paraissait comme une cascade cristalline.

- (Non je ne sens rien de différent; je ne sens pas votre main, pas plus qu'hier en tout cas. Mais continuez, j'arrive à l'imaginer. Je vois vos doigts longs, votre poignet fin. J'arrive même à entrevoir le galbe de votre sein. Dieu, que ça fait mal. Arrêtez.)

- Hier soir, j'ai joué une heure. Je ne passe pas un jour sans faire d'exercices. J'ai un nouveau violon. Je vais demander si je peux l'amener.  Ce serait bien que tu écoutes un peu de musique. Et puis je dois être au top pour ta sortie. J'ai lu que ça peut être long mais inattendu. Je parle de ton réveil, bien sûr. Je sais que tu m'entends. Ils peuvent me répéter que tout ça est inutile, moi je sais que se sont des ignorants. Ils leur manquent à tous une spécialisation: l'espoir.

- (Donc, je dors. Pour tous sauf pour vous, je suis inconscient ? Je suis dans le coma, ça je l'ai compris. Et j'entends tout. Vous êtes la seule à comprendre. Pourquoi ne répondez-vous jamais à mes questions ? Croyez-vous que je n'aimerais pas les réponses ?)

- Ah, oui, tu sais, l'enquête avance. Le chauffeur du camion passe devant le tribunal dans trois mois. Les assurances, les experts, les contre-experts que mes parents ont engagé se sont enfin mis d'accord: il endossera tous les torts. Si tu n'avais pas fait l'idiot, si tu m'avais attendue comme tu l'avais promis, tu ne serais pas ici. On serait dans ma chambre.

Il sentit son souffle devenir plus court, puis quelque chose de frais sur ses lèvres. Elle lui donnait à boire probablement. C'était tellement bon mais tellement peu.

- J'arrête. On ne sait jamais. Dans le doute abstiens-toi, Élise. Cela n'est pas correct quand ce n'est pas partagé. Tes parents m'ont dit qu'ils viendraient en train ce week-end. Ils s'en veulent, tu sais, de ne pas te rendre visite plus souvent.

- (Élise, pourquoi ne me dites-vous jamais depuis combien de temps je suis ici. Mi-mai, avez-vous dit tout à l'heure. Donc une quinzaine de jours ?)

- Passons aux choses sérieuses maintenant. Le monde est en pagaille. C'est la crise partout. Le pétrole augmente tous les jours. Il y a des manifestations un peu partout dans le pays. Les métallos sont furieux. On prévoit des licenciements en masse. Ton père pense accepter la mise à la retraite anticipée. De toute manière, il l'a bien méritée. Ta mère, elle, n'est pas de cet avis. Ils sont tellement mignons, ces deux-là. Tu crois qu'on s'aimera encore autant après trente ans de mariage ?

- (Mariage ? Élise, vous n'avez pas compris ? Vous et moi, c'est impossible. Vous êtes mineure. Je ne suis qu'un petit professeur de musique. Vous êtes vouée à un grand avenir et moi pas prêt pour une telle aventure.)

- Tu verras, bientôt tu ouvriras les yeux. Même si tu ne marcheras pas dans les premiers temps, on pourra quand même se toucher un peu mieux. Les baisers seront de vrais baisers.

La porte coulissante du sas s'ouvrit. Une infirmière portait sur un plateau une poche contenant un liquide transparent. Elle venait changer la perfusion. Élise se leva. Elle savait qu'il fallait s'en aller. L'heure des visites était terminée. Cela passait trop vite. Demain elle reviendrait.

- Bonjour, Mademoiselle, dit l'infirmière. Vous êtes magnifique dans cet ensemble noir. Vous sortez ce soir ? Vous avez raison! Il faut en profiter quand on est jeune.

- Bonjour, Madame. Comment va-t-il aujourd'hui ? Dites-moi qu'il y a une amélioration ainsi je m'en irai heureuse.

- Son état est stable. Aucun changement signalé. Vous savez qu'il est l'heure n'est-ce pas. Je vous laisse le saluer avant de procéder aux soins.

Élise s'approcha du lit et caressa les cheveux de Xavier en lui souhaitant une bonne nuit.

- ( A demain, Élise. Si tu voulais m'apporter un thé, je serais ravi de le boire avec toi.) Il esquissa un petit sourire amer, enfin crut l'esquisser.

La voix neutre de l'infirmière lui signala qu'elle n'était déjà plus là.

mardi 4 mai 2010

La dureté des principes 2



Chapître 2

Xavier roulait depuis des heures. Il n'avait aucune envie de rentrer dans son duplex sordide. Il redoutait la tentation de s'allonger sur le lit et sombrer dans un sommeil agité. Les événements de la matinée le taraudaient. Il savait n'avoir jamais écrit un seul mot dans cette villa. Il avait uniquement signé son contrat. Il n'avait même pas ajouté la mention 'lu et approuvé'. N'importe qui aurait pu gribouiller ce faux rendez-vous. Il avait veillé à changer sa calligraphie sur la deuxième feuille. Cela pouvait être un billet d'un étudiant quelconque.  Malgré tout, il ne réussissait pas à détacher son esprit de la jeune fille. Il se traita d'imbécile. Pour la première fois de sa vie, il avait eu la possibilité de cueillir ses rêves. Il repensa à tous les articles de journaux qu'il avait entendu sur des affaires de moeurs. Alors qu'il tergiversait entre son refus dogmatique et ses envies d'homme, il ne vit pas le camion sortir du virage. Il freina, braqua à droite. La route trop étroite ne laissait aucune possibilité. Il vit son visage, son sourire et ses lèvres légèrement mouillées.

Le choc fut brutal. C'est tout ce dont il se souvient aujourd'hui, allongé sur le lit d'une chambre hautement appareillée. Il entend des voix autour de lui. Il leur répond. Personne ne semble l'entendre. Il a mal. Il a horriblement mal. Peut-être qu'en hurlant, quelqu'un tiendrait compte de sa douleur. Une voix se fit plus proche.

- Professeur, avez-vous remarqué les spasmes dans les mains du patient. Est-ce normal pour un comateux ?

- Tout est possible, petit, tout est possible. Vous savez, nous ne sommes que des médecins. Nous pouvons interpréter des radios, des scanners, des IRM mais nos pouvoirs ont d'immenses limites.
Nous sommes incapables d'entrer dans l'activité profonde du cerveau. Alors, je répondrais volontiers à votre question si j'étais certain de ne pas me planter. Vous verrez, quand vous aurez exercé quelques années aux soins intensifs, certaines questions resteront sans réponses et vous l'accepterez. Nous ne sommes pas Dieu.

- Evidemment, mais pourquoi ses doigts s'agitent-ils sans arrêt.

- Je l'ignore. Des impulsions nerveuses probablement. Tout est sous contrôle. Au moindre problème, les machines lanceront un signal d'alarme. Cessez de vous inquiéter. Ce n'est que votre premier jour ici. Lui, il en est à sa deuxième année.

- Deux ans  ? Il a de la famille ?

- Bien sûr. Il a même une copine, enfin avait pour ce qui le regarde. Elle a beau venir ici tous les après-midi, avoir commencé des études de médecine, lui raconter sa vie et leur passé, notre bonhomme n'a jamais répondu à aucune de ses phrases.
Si nous arrêtions tous les appareils, il mourrait tout simplement.

- Vous êtes donc convaincu, professeur, qu'il ne sortira jamais de cet état ?

- Sincèrement, je n'en sais rien. Je vous l'ai dit, en médecine, tout est possible. Nous ne sommes pas dans une série télévisée. Les miracles arrivent mais sont rares. Bien, si vous n'avez rien d'autre à signaler, je me permettrai de rejoindre mon cabinet. A demain.

- A demain, professeur, à demain.

L'interne restait perplexe. Plus de sept années à étudier, à passer des nuits aux urgences pour finir aux soins intensifs avec des tonnes de questions qu'aucun manuel ne résolvait.  Il se dit qu'il aimerait rencontrer la famille. Le coma, cet état entre la vie et la mort, le passionnait. Demain, il s'arrangerait pour être dans les parages lors des visites. Dans le passé de cet homme immobile pouvait dormir des réponses. Il détestait considérer les patients comme des numéros arrivés là sans l'avoir souhaité. Qui, par ailleurs, souhaiterait volontairement séjourné dans ce service ?
Il referma la porte du sas et continua son service. La vie continuait.

La dureté des principes




Xavier arriva ponctuellement pour l'ouverture de la grille de la vaste demeure. Comme tous les lundis, il avait rendez-vous avec Mademoiselle pour une leçon de violon. Cela faisait un an aujourd'hui qu'il offrait ses services à cette famille d'anciens nobles et monstrueusement nantie. Les premiers mois, il serrait les dents pour ne pas hurler sa révolte face à tant de luxe. Sa rage venait de son enfance quand il devait fréquenter l'académie avec des pantalons rappés et des chemises tout aussi usées par les lavages. Ses parents n'étaient que de simples ouvriers. Ils s'étaient saigné toute leur vie pour acquérir un logement petit mais propret, pour offrir à leur fils unique la meilleure instruction et cette académie de musique qui était son unique divertissement. Le tennis aurait été au-dessus de leurs moyens. Avec le temps, Xavier fit table rase de ses états d'âme et se confina à son rôle de professeur. Mademoiselle, Elise de son prénom, avait alors quinze ans. Élancée, une chevelure rousse et bouclée, des yeux verts de chat sauvage changeant suivant les remontrances de son enseignant, elle était le prototype parfait non seulement des adolescents mais aussi des gosses de riches, des filles à papa.
Un an déjà. Trois cent soixante-cinq heures musicales tantôt pénibles, tantôt sublimes. Elle avait fait d'immenses progrès.  Elle avait mûri et abandonné beaucoup de la rébellion de ses quinze ans. Xavier, le doigt sur la sonnette, se prit à sourire. Il l'aimait bien finalement. Du moins, c'est ce qu'il se forçait à croire. Il ne voulait pas donner raison aux nuits où il se réveillait en sueur quand il avait rêvé d'elle. Il sonna. Par dessus le grillage, volaient les notes d'un prélude de Bach. Son front transpirait légèrement. Des pas crissaient sur le gravier: le majordome sans aucun doute! Encore quelques minutes lui restaient pour reprendre l'air digne du professeur. Il ramenait une de ses longues mèches vers l'arrière quand le portail s'ouvrit. Alors que son regard était pour l'état de ses chaussures, il dit automatiquement:

-'Bonjour, monsieur Charles'.

Une voix suave lui répondit:

-'Bonjour, Xavier'.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il releva la tête. Elise était là dans toute sa splendeur de femme naissante. Son parfum envahissait l'air environnant. Malicieuse, elle répéta:

-'Bonjour, Xavier.'

-Hmm,hmm .. Bonjour Mademoiselle Elise. Vous m'avez surpris. Veuillez excuser mon manque de politesse. J'ai l'habitude de trouver monsieur Charles.'

- Je sais, murmura-t-elle. Mais aujourd'hui est n'est pas un lundi ordinaire.

- .......

- Vous êtes malade, Xavier ? Vous êtes si pâle.

- Non, non. C'est que...Peu importe. Allons-y, l'heure tourne.

- Désolée mais il n'y aura pas de leçon. Venez.

- Que se passe-t-il ? Vous désirez arrêter le violon ? Vous n'avez plus besoin de moi ?

- Voulez-vous arrêter d'être stupide et me suivre. Nous gagnerons, en effet, beaucoup de temps.

Elle marcha devant lui. Il ferma la grille avec application, tourmenté par la tournure des événements. Que cogitait cette magnifique gazelle ? Il s'en voulut immédiatement à cette pensée et hâta le pas.
Elle avançait dans un déhanchement naturel, sûre d'elle. Elle avançait vers le patio. Du regard, Xavier chercha un habitant qu'il aurait pu saluer. Cela aurait été rassurant. Personne. La villa semblait déserte. Où était donc le majordome, le jardinier, le chat, bref tous ceux qui étaient toujours là tous les lundi.

- J'espère que cela ne te dérangera pas si nous profitons de ce temps magnifique en buvant une tasse de thé ? lui dit-elle tout en continuant tranquillement vers le petit espace entouré de roses anciennes, caché de tout regard.

- Non, bien sûr , répondit-il en reprenant un peu d'assurance. (Il fallait qu'il reprenne le contrôle.)

Le patio n'était plus qu'à deux mètres. Difficile de rétablir l'ordre naturel des chose en une si courte distance. Elise fit un pas de côté et lui montra la chaise de sa main fine et blanche. Une table, deux tasses, quelques feuilles griffonnées sans doute par le stylo abandonné sur elles. Était-ce la résiliation de son contrat ? Il l'espéra et le craignit tout à la fois.

- Assieds-toi, Xavier. Je vais chercher le thé. Tu prendras du citron?

- Oui, je crois.

- Du sucre, du lait ?

- Comme vous voulez, Mademoiselle.

-Arrête donc de m'appeler Mademoiselle. C'est ridicule.

Elle s'éloigna sur ses paroles déconcertantes. Xavier sentait qu'il allait  vivre un moment terrible. Pourquoi et comment, peu importait. Il se maudit de ne pas avoir été malade, audacieux ou ferme. Quel imbécile était-il pour ne pas remettre les rôles en place. C'était lui le professeur, c'était lui le maître de musique. Voilà bien où le bât blessait. L'ampleur de ses pouvoirs de maître s'arrêtait à la musique. Elise devenait la maîtresse de tout le reste, même de son cœur qui battait la chamade. Il se maudit d'être aussi stupide qu'un acteur de série rose. Il pestait d'être aussi minable. Il savait surtout qu'il était perdu. Elise revenait avec un plateau. Sa robe de coton blanc flottait dans le vent printanier. Il entrevoyait ses longues jambes. Ses cheveux caressaient ses épaules fragiles. Un petit sourire maquillait ses lèvres roses. Mon Dieu, qu'elle était belle. Mon Dieu, pourquoi nier qu'il était bel et bien amoureux.

-Voilà. Enfin nous allons goûter ce matin merveilleux. Tu ne trouves pas qu'il aurait été dommage de s'enfermer dans la salle de musique ? Particulièrement aujourd'hui.

- Que voulez-vous dire? souffla-t-il lamentablement.

- Ne me dis pas que tu as oublié qu'il y a exactement un an que nous nous connaissons?  Je ne pourrais pas croire que toi, si précis, ait oublié une telle date.

- Pardonnez-moi, je ne pensais pas que c'était important, mentit-il.

- Cesse donc de me vouvoyer, veux-tu? Tu sais comme moi, que nous n'en sommes plus là. Tu crois que je n'ai pas remarqué tes yeux quand je joue. Penses-tu que je suis une petite dinde stupide, une gamine de seize ans insensible? Es-tu convaincu que je ne suis qu'une petite snob ?

- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je suis votre professeur, vous êtes mineure. Je me dois...

Elle le coupa.

- Tu te dois d'être sincère. Voilà 'mon' principe. Je sais parfaitement tout ce que tu as évoqué. Je suis au courant du risque que tu encourrais. Mais je me refuse de nier l'évidence. Si tu n'as pas le courage de parler, je vais le faire à ta place. C'est d'une simplicité : je t'aime. Pourquoi tourner autour du pot et attendre que la mayonnaise prenne?

Xavier se sentit mal. Elle n'avait que seize ans. Elle était belle à damner un saint. Il l'aimait. La loi existait. Ses parents, ils les imaginaient. Il était lucide, lui. Il fallait arrêter ce jeu immédiatement. Élise  lui versa du thé, et en se penchant dans ce geste naturel, lui toucha les lèvres furtivement.
Tous les beaux principes s'envolaient. Les mots ne sortaient plus. Xavier fixa la tasse, prit la cuillère et tourna le thé mécaniquement. Il n'avait plus de force. Il devait en trouver. Il posa la tasse, saisit une des feuilles griffonnées et le stylo.
Sans lever la tête, il se mit à écrire:
' Je soussigné, Xavier D., déclare par la présent mettre fin au contrat de professeur de musique auprès de Mademoiselle Élise X.'
Il prit une autre feuille. D'une écriture minuscule, il gribouilla ses mots: 'Viens en dehors du jardin, au bout de la route. Ma voiture attendra.'
Il tourna les feuilles vers elle. Élise lut, sourit, signa la première et lui rendit la deuxième. Il l'empocha, se leva et d'un pas rapide se dirigea vers la grille, cueillit une rose. Il sortit sans bruit et sans se retourner, alla jusqu'à sa voiture, mis le contact et partit. Il suivit 'ses' principes.

dimanche 2 mai 2010

Le jardin bleu

The saveur citron



A l'étage, c'est Morphée qui a établi sa demeure. On entend rien. Au rez-de-chaussée, on se croirait dans un vieux bar malfamé. Des odeurs âcres de cendres froides et d'alcool s'entrelacent et alourdissent l'air. La télévision parle seule et bas comme une vieille qui réciterait son chapelet. Le lecteur-cd, lui, passe en boucle la chanson de Soan 'Conquistador.
Plus rien ne me retient que cet air lancinant et ses paroles qui écorchent le cœur. J'ai le cerveau traversé de mots éclairs comme mille étoiles filantes dans un ciel d'août. Des mots importants mais qui ne forment aucune phrase. Je n'arrive pas à me concentrer. Des flashs, des signaux d'alarmes sur une vie qui n'en est pas une.
Soudain se dessine un souvenir précis: un jardin étrange où aucune âme ne semble habiter. Sur une petite table ronde, une théière fumante tient compagnie à une feuille blanche qu'un stylo élégant empêche de s'envoler. Pourquoi tout ce scénario ? Qui attend-elle, la feuille ? Point de lapin blanc ni d'anniversaire apparents. C'est tentant. Je me vois approcher, hésiter, finalement m'assoir. Tout est si parfait. Même la tasse et la petite cuillère. L'arôme du citron s'échappe du thé. Oserais-je en verser ? Faut-il briser cette harmonie ? Qui a dressé ce scénario ? Une femme, un homme ? Est-ce une personne jeune ou des cheveux blanchis par le temps ? La feuille me nargue. Le stylo a le visage du diable. Ma main s'avance craintive. Brûle-t-il des rayons de soleil ou du péché de curiosité ? Mes doigts n'ont plus de maître: ils le saisissent. La feuille tremble un peu, je la retiens. Sa blancheur est aveuglante. Mes pensées se chevauchent. Qu'ai-je donc fait sinon enfiler des jours au fil de mes années. Hélas, ce ne sont pas toutes des perles rares qui forment ce collier encore inachevé. Conquistador résonne, martèle dans ma tête. Où es-tu mon ami Don Quichotte ? Je n'ai pas trouvé de Graal. La quête est tout aussi inachevée que mon existence. Le souvenir du jardin au thé citron flotte toujours. Et la feuille reste blanche. Pourquoi la salir ? Elle contient des millénaires de mémoire d'arbre. Quel criminel serais-je pour lacérer sa peau. Elle a suffisamment souffert. Mes douleurs, mes angoisses ne sont que bobos d'enfant gâtée en comparaison de ceux qui l'ont crée. Des doigts menus d'enfants dorés m'apparaissent. Un bûcheron, aigri de voir des machines lui voler son pain, me salue tristement. Je délire dans les effluves de l'absinthe et de l'oliban. Ce jardin n'est rien d'autre qu'un rêve bleu. Le ciel trop azur n'est pas d'ici. Il n'y a que la feuille et le stylo dans mes mains et je n'ai rien à écrire. Je ne veux pas écrire ou alors juste quelques mots pour dire que je suis passée par là. Oui, laisser une toute petite trace par égard au propriétaire de ce paradis.
Alors, je laisse l'encre couler: 'Bonjour. Je suis passée. Je suis désolée de ne pas avoir été à la hauteur de votre courtoisie. Tout est trop parfait. Moi, je ne suis qu'une fleur du Mal. Je vous remercie pour votre geste si noble. Peut-être à un autre jour, quand les idées arrêteront de danser et que je serai un conquistador. A bientôt. Je vous laisse mon adresse: rue de l'ennui à 1000 An. Je vous attend pour un thé à la menthe. M.'
Les volutes de fumée de ma cigarette me ramènent chez moi, dans ce monde gris et lourd.
A l'étage l'amour m'attend. Pourquoi faut-il encore monter des marches ? J'éteins la télé, finies les litanies. Je coupe le lecteur-cd: pardon, poète. Je bois une gorgée de mauvais vin et descend les paupières. Demain fera le reste.


Arwen Gernak

vendredi 16 avril 2010

Les pâqueretets 'pomponettes'

Cherchant la façon dont se cultive ces petites merveilles, si proches des pâquerettes qui parsèment les gazons et les prairies, j'ai surfé afin d'en savoir un peu plus sur ces fleurs fièrement dressées sur leur tige. On ouvre le moteur de recherche, on tape les mots-clés et on choisit au hasard un site parlant du sujet sus-mentionné. Ô merveille, quelle main heureuse m'a guidée vers le jardin de Kimo ! Non seulement j'y ai trouvé exactement ce que je cherchais mais il m'a en plus offert tout son extraordinaire grimoire horticole. Je vous le conseille donc à vous tous, novice de la main verte: Kimo


That's all folk ! Passez une bonne journée malgré le soleil gris de notre nuage de cendrée.....Islande que nous a- tu offert là .

jeudi 8 avril 2010

Soan ou ma préférence à moi

Ayant vaguement suivi la N.S. 2009(Nouvelle Star 2009), j'avais déjà flashé sur un artiste hors norme. Son nom aussi avait une belle consonance. Il faut parfois si peu pour que naisse une passion (sourire).
Arrive le jour, alors qu'on y pense plus du tout, où l'on 'tombe' sur une chanson qui taraude. On la cherche, on la trouve. Et ô miracle ! Qui voit-on apparaître ? Le petit mec aux habits déchirés, à la voix déchirante et le déclic à lieu: amour inconditionnel pour l'artiste et non plus pour le jeune candidat de la N.S.. C'est quoi d'ailleurs cette émission à la con que l'on regarde faute d'avoir un programme meilleur.
Depuis je l'écoute, en boucle (cela va de soi). J'accroche aux paroles. Hey, m'man le monde est un ivrogne ou ton fils est soul.....
Partout, où qu'il soit, où qu'il aille, ça polémique. D'abord, d'abord son pantalon usé râpé (par le temps ou par envie ?), rehaussé d'une jupe (ridicule pour un homme, voyons ! ), des yeux trop noirs (peut-être pour caché les addictions ou alors le manque d'heure de sommeil), ses piercing, un habit dont on attend qu'il fasse le moine. Seulement voilà tout ça ne colle pas avec les mélodies. Alors où le situé mon petit gars ? 
Parmi les poètes: sûrement. Parmi les gens de la rue: sans aucun doute. Parmi les stars grandes gueules: aussi. 
On ne connait que très peu de lui: il  a quitté très tôt le domicile de ses parents (16 ans). Il a chanté dans le métro parisien. Certaines vidéos d'amateurs, le montre, assis dans un coin ou sur les marches d'un escalier. Ce qui est incroyable dans ces clips privés, c'est l'indifférence des navetteurs. Ils passent, marchant vite, sans un regard, sans un arrêt au son de cette voix qui vibre. L'indifférence ! De là on ne se demande même plus pourquoi personne n'intervient dans certaines situations violentes. C'est normal. Tout est devenu normal. Tout est trop dangereux. Surtout ne pas se mêler de ces choses-là. Pardonnez ce petit détour philosophique. C'est de ma nouvelle découverte musicale que je devais parler. Peut-être  n'est-ce pas par hasard que je fais ce détour. Un chanteur peut servir plusieurs causes, même malgré lui.


Donc, Soan, une voix que je vous conseille d'écouter. Ne choisissez pas les morceaux repris et imposés durant la N.S.: prenez ses textes, ses compositions. Ecoutez comme sa voix se marie bien à l 'accordéon. Regardez comme elle est belle la fille qui fait souffrir d'amour (Putain de ballerine). Ecoutez-le silencieusement fredonner Emily. Aimez ou détestez comme bon vous plaira. Vous verrez d'une manière ou d'une autre vous ne resterez pas indifférents. Ne jugez pas, exprimez votre opinion. Car qui sommes-nous pour juger ? Tous les goûts sont dans la nature et demandent le respect. 


That's all folk !

Grâce à Anaïs, Cynthia et à cause de Derey

Rien de tel que le petit billet d'Anaïs Valente avec un lien direct vers le blog de Cynthia et ses contes défaits pour faire tourner mon sang à plus de mille battements. Colère ? Non! Rage ? Non ! Envie de hurler ? Oui !


Donc entrons dans le vif du sujet: un écrivain (pour ne pas le nommer J.C. Derey) se voit piquer au vif par l'avis d'une blogueuse sur son bouquin. Aïe, ça coince déjà. Un écrivain digne de ce nom se doit d'accepter tous les avis sur ce qu'il écrit. Ne pas les partager reste son droit. Voilà déjà une erreur dont l'ampleur n'a pas de mesure. Mais l'affaire se corse quand il s'auto-corrige dans un autre courriel. Ah oui, j'avais oublié de signaler que le Monsieur à la plume n'a pas eu la décence de laisser un message publique (pas si con finalement le Derey mais c'était sans compter sur notre Cynthia). Donc il réitère un message en s'enfonçant encore un peu plus dans son infantile réaction de petit garçon bourgeois qu'on a mécontenté. 


Ce n'est évidemment pas le seul à se raidir face aux avis négatifs: regardez 'on n'est pas couché'. Ils ne sourient que lorsque les deux Eric sortent l'encens. Sinon, c'est la bataille verbale jusqu'aux insulte ou pour les meilleurs l'indifférence, la sourde oreille.


Morale: si vous n'aimez  pas un livre, taisez-vous ! Votre opinion peut influencer les autres. Cas de lèse-majesté. 


That's all folk for today.