Beauté

'Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.'

(Charles Baudelaire)

vendredi 7 mai 2010

Elle joue


Dans la cour des grands, elle joue à faire semblant;
Semblant d'être à deux, avec l'air amoureux.
Dans la cour des grands ses mots sont minuscules.
Amas de micro particules d'amour
Virevoltant dans l'espace clos de son appartement.
Y en a partout, y en a beaucoup,
Peut-être trop ou bien trop peu.
Elle marche, elle parle,
Elle écrit, elle gesticule.
A l'encre, au sang,
A la sueur de vos corps,
Elle écrit une histoire irréelle.
Il y a tes sourires, les draps froids,
Au pied du lit, tes habits soigneusement repliés,
Les siens éparpillés.
Le lit défait
Comme un miroir étale
Des instants de nuit pâle.
Dans la cour des grands, elle joue à t'aimer,
Pour la vie, jusqu'à la mort,
Pour un moment ou à en jouir,
Dans la cour des grands, vos vies s'articulent
Tels pantins de cire.
Dans la cour des grands, demain elle sera seule,
A pleurer l'illusion d'avoir vécu en toi
Le temps d'un écrit mal versé.

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